En proposant onze titres aussi agressifs les uns que les autres, I The Breather a adopté pour son premier album chez Sumerian Records la stratégie dite du passage en force : taper fort pour tenter de marquer les esprits. Et quand il s'agit de taper, les originaires du Maryland démontrent avec These Are My Sins qu'ils savent faire. La batterie, tout d'abord. L'instrument le plus apte à être maltraité est constant du début à la fin, effectuant son rôle sans fioritures (pas d'overdose de double caisse, pas de cow bell), et sans fautes. Encore plus fort, les guitares. Au nombre de trois, si on inclut la basse, elles distillent des riffs techniques à souhait, bien lourd quand il faut, variés, bref très August Burns Red.
Et tout comme les maitres du métalcore, qui savent qu'un album se doit d'avoir son lot de breakdowns, les jeunes américains ont apporté un soin particulier à cet élément pour ne pas les rendre répétitifs, malgré leurs présences multiples dans chaque chant. Toujours comme prétexte pour bien activer une fosse conquise, ils permettent de donner plus d'intérêts aux chants, en servant de prétexte à des changements de rythmes bienvenus. Dernier point de contrôle : les voix. Mention spéciale à Shawn Spann, le chanteur, qui sait hurler et faire des growls à différente hauteurs, passant de l'un à l'autre avec une aisance digne des plus grands. On en oublierait presque que lyriquement, c'est du sérieux, avec une introspective personnelle du chanteur sur sa vie, la vie en générale, dans tout ce qu'elle a de vaseux d'un côté, et de salutaire d'un autre. En même temps, avec un titre d'album pareil, on ne pouvait pas s'attendre à autre chose.
Si on résume bien, tout ce qui a fait la popularité du métalcore est présent sur cette galette, le tout formant une déferlante d'énergie et de talent à l'état brut. La différence avec tous les autres groupes s'étant lancés dans la vague depuis ces dernières années ? I The Breather maitrise tous les aspects du jeu.