Chroniques express (40)
Après avoir drastiquement changé de style musical sur son dernier album "Innova" sorti l'année dernière, aliénant une bonne partie de son fanbase, Fireflight récidive en sortant un EP de cinq titres acoustiques. Exercice bien moins périlleux, ce style épuré est utilisé par presque tous les artistes rock pour rajouter de la durée de vie à leur musique, et l'intérêt est encore plus grand dans le cas de Fireflight qui peut ainsi réconcilier ses fans déçus sans officiellement renier Innova. Les cinq titres choisis sont essentiellement les cinq plus intéressants présents sur Innova, et les écouter sans toutes les couches d'électro permet de mieux apprécier la voix toujours sublime de Dawn. Les arrangements piano / guitare acoustique sont globalement bien réussis, à part peut-être sur Here And Now qui manque de punch sur le refrain, mais pour le reste c'est un EP réussi dans son genre.
Déjà 17 ans de carrière pour Flatfoot 56 qui s'apprête à sortir son 7ème album, Odd Boat, demain. S'ils se sont vraiment imposés comme une des références du punck celtic et du oï avec leur 4ème album, attirant des comparaisons aussi flatteuses qu'être appelé "les Dropckick Murphies chrétiens", les frères Bawinkel continuent album après album de surprendre en maintenant une qualité d'albums constante. Et si "Jungle Of The Midwest Sea" est considéré comme leur meilleure réalisation, ce "Odd Boat" a toutes les chances de lui ravir le titre. S'il commence doucement avec un titre prudent, c'est ensuite un crescendo ininterrompu qui réjouira tout amateur de ce style musical si particulier mêlant cornemuse, mandolines et guitares saturées. Alors quand le groupe se permet des fantaisies avec des chœurs ou des guests vocaux (comme sur Penny avec la chanteuse Il Neige), c'est un jackpot pour les originaires de Chicago. Odd Boat est fun, donne la pêche, et on ne peut rien lui demander de plus.
Dès les premières secondes d'écoute de "Nothing But Void", le doute m'a attrapé par les oreilles : suis-je bien en train d'écouter le dernier album de Final Surrender, ou d'un album inconnu de b-sides d'August Burns Red ? Pratiquement tout ce que ce dernier a mis en place sur ses albums est repris dans ce titre, que ce soient la rythmique, l’enchaînement des riffs et ces derniers, la dynamique du refrain, il ne manquerait juste que la voix du chanteur soit similaire à celle de Jake Luhrs pour crier au plagiat. Fort heureusement ce n'est pas le cas, et s'inspirer d'un groupe comme ABR est-il une mauvaise idée ? Evidemment non. Et statuer que le groupe indien n'est qu'un clone du groupe américain serait une erreur également. Certes, Final Surrender joue du métalcore sauce américaine, mais passée la première piste, et surtout après plusieurs écoutes, on découvre la patte du groupe. L'interlude de Inescapable est aussi original qu'étrange et court, Walls Of Silence lorgne du côté du deathcore, et quand au dernier titre de l'album, il a dû être composé en écoutant un des deux derniers albums de Korn. Et oui, ça fait bizarre après les six premiers titres, qui étaient plutôt assez homogènes.
Enregistré dans la grange de la grand-mère d'un des membres du groupe (d'où son nom), cet EP n'a d'autre prétention que de remettre Space In Your Face sur la scène musicale, le dernier album du groupe originaire de Belfort étant une compilation sortie en 2010, déjà. Comportant trois titres, ou plutôt deux titres et trois pistes, il a été enregistré en live, tous les instruments et voix étant captés en même temps et non retravaillées en studio. L'occasion d'apprécier les premières compos avec leur nouveau chanteur Jonathan, qui apporte assurément un coup de jeune à un groupe qui avait besoin d'insuffler du sang neuf pour retrouver le devant de la scène. Si Move On est intéressant pour son côté rock, c'est surtout I Will Rise et son côté post-hardcore qui donne le plus d'espoir pour la suite.